jeudi 17 janvier 2008

Après le fiasco de la flamme, la balle est dans le camp de Pékin

La tournée mondiale de la flamme olympique avait été conçue comme une campagne de relations publiques chinoise. Elle tourne aujourd’hui au désastre, avec cette image de l’invraisemblable dispositif policier nécessaire pour protéger ce symbole d’un esprit olympique devenu un mythe.

Pour le gouvernement chinois, le revers est de taille. Il avait conçu ces Jeux olympiques comme le point d’orgue du retour de la Chine au coeur du monde, après une éclipse de 150 ans. Ce retour est une réalité incontournable du monde d’aujourd’hui, tant économiquement que diplomatiquement. Mais le géant chinois n’a pas réussi à transformer l’essai au niveau des opinions publiques, du moins dans les pays occidentaux, où il conservait, avant même les événements du Tibet, l’image d’un pays autoritaire et peu respectueux des drois de l’homme.

Le gouvernement chinois, estimant sans doute que le rapport de force avait tourné à son avantage, n’a pas réellement cherché à déminer le terrain à l’approche de cette année olympique. Depuis des mois, on savait qu’il y avait un durcissement des contrôles, de la censure, des mises à l’écart de toute voix dissonnante. Le Tibet est venu, le mois dernier, fracasser le dernier espoir de passer cette année olympique sans que ne soit posée la question de la nature du pouvoir chinois.

Le gouvernement chinois réagit comme on pouvait le redouter, en restant inflexible, son orgeuil national blessé. La semaine dernière encore, le dissident Hu Jia, très connu à l’étranger, était condamné à 3 ans et demi de prison pour avoir publié cinq articles et donné deux interviews, un délit d’opinion caractérisé. Une manière de dire au reste du monde: nous faisons ce que nous voulons chez nous.

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